lundi 28 février 2011

Birmingham soulève la Carling Cup



Orange diffusait hier la finale de la Carling Cup – version anglaise de notre coupe de la Ligue – et comme presque personne n’a Orange Sport, presque personne n’a vu le match. Mais tout le monde sait qu’Arsenal a perdu, que les gamins restent des gamins comme s’ils n’avaient pas franchi le rite de passage qui vous guide vers l’âge adulte. A quel moment devient-on un homme ? Qu’est-ce qu’être un homme ? Patrice Evra n’est pas Malcom X mais lui et sa lucidité désormais célèbre, du haut de leur sagesse ont surement la réponse.

Cette défaite a sûrement ses causes et aura sûrement ses conséquences, mais dans tout cela on oublie Birmingham, qui n’a pas volé son trophée. Qui a su changer ses habitudes, n’a pas garé le bus devant la surface comme ils en ont l’habitude, qui a essayé de jouer avec ses qualités, qui a joué cette finale pour gagner. Félicitations au vainqueur, bouilli dès l’entame de la première période, mais qui s’est accroché, s’est battu et a donné l’illustration de ce qu’on appelle le fighting spirit. Birmingham est un beau vainqueur, bravo.

Arsenal, une équipe de loser. Wenger, pilleur & loser. Etc. On va en lire beaucoup des comme ça, et les anti-Arsenal – il y en a beaucoup – vont se régaler, ça fait partie du jeu.  Je reconnais le côté jouissif de voir une équipe « saine » perdre dans notre monde contemporain. C’est si amusant lorsque quelqu’un tente de faire quelque chose d’une bonne manière et échoue de lui dire : « tu vois mon con, t’es trop gentil ». Le crime paie, un grand classique. Une question de philosophie. Les dettes ? L’argent jeté par les fenêtres ? On s’en fiche, tant qu’on gagne. La recherche du succès immédiat, oui parce que c’est pour cela qu’on supporte une équipe aujourd’hui. Parce qu’elle gagne, pas parce qu’elle est. Combien de nouveaux supporters de Chelsea après l’arrivée d’Abramovitch ? Combien de supporter de Manchester City demain ? Combien de supporters d’Arsenal simplement en raison de la présence de français ? Combien de supporter connaissent l’histoire du club qu’ils « supportent » ? L’histoire d’un club, son projet, sa philosophie, le sens de son existence ; là est l’essence de ce qui doit amener chaque fan de foot à être supporter ou non d’un club. Quelle est votre identification à votre club ? Si celle-ci est qu’il gagne, et que cela vous suffit, alors définitivement nous ne voyons pas le football de la même manière. Je précise, ici je ne parle pas de jeu, chaque club fait avec ses moyens.

Alors je sais, on se définit anti-ceci anti-cela bêtement en fonction de notre pseudo appartenance à un clan. Une nouvelle fois, cela fait partie du jeu et aucune règle n’indique qu’il faut être intelligent pour en faire partie. Tu supportes l’OM, alors tu es anti-PSG, anti-OL. Tu supportes le Barça, tu es anti-Real, etc. Il apparait presque impossible à beaucoup trop d’esprits de maintenir une rivalité – qui peut ne pas être que sportive – à son acmé sans haïr, sans être anti, et nier tout ce qui viendrait du camp adverse, que cela soit bon ou appréciable. Peut-on être pro-Barça et anti-Arsenal ? Je ne sais pas, il me semble plus simple d’aimer le Barça et de ne pas aimer Arsenal. 

Hier Arsenal a perdu. Loyalement, sans plainte possible, la faute des joueurs, la faute du coach. Arsenal ne gagnera peut-être rien cette année, sera raillé de nouveau, et certains chanterons « Glory United » comme si le Manchester de Ferguson avait toujours gagné  - mais il s’agit encore une fois de connaitre l’histoire de son club. Le club peut encore connaitre dix ans de disette, après tout Marseille a bien tenu presque deux décennies, aussi longtemps qu’il restera ce qu’il est, que son esprit demeurera le même, avec ou sans trophée, moi, je serai supporter d’Arsenal.

Junichi.

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